- Asie
- La Flûte enchantée
- L'Indifférent
Cuando Klingsor conoció que Ravel pretendía poner música a su poema "Asie" se quedó extrañado porque consideraba muy difícil que del texto, por su carácter narrativo y su extensión, se pudiera obtener una canción, pero Ravel en esa época estaba interesado en las relaciones entre el habla y la música, y en la transformación del acento del habla en melodía. Este texto le venía como agua de mayo y no es de extrañar que, antes de proceder a la composición de la mélodie, Ravel hiciera que Klingsor leyera el poema en voz alta.
"Asie", la más extensa de las tres, permitió a Ravel, a través de su magisterio en el arte de la orquestación, componer una música evocadora, que trata de plasmar las imágenes visuales del texto en la música, pero sin recurrir a la mera descripción sino a la sugestión, para ello crea un clima de ensoñación y misterio en el que no falta el recurso a exóticas melodías orientalizantes llenas de colorido y contrastes. La escuchamos y veremos lo fácil que puede ser viajar a ese magnifico continente:
Mucho más accesible es "La Flûte enchantée", aquí es donde nos parece estar escuchando a Mélissande -Ravel había asistido al estreno del Pélleas de Debussy en 1902, ópera de la que era un ferviente defensor-, sobre todo si canta una voz como la de Victoria De los Ángeles. Evidentemente, junto a la voz solista tiene un protagonismo destacado la flauta. Pues de eso se trata, de describir la sensación que experimenta la protagonista al escuchar la melodía procedente de una flauta: "Et j'écoute au dehors / Une chanson de flûte où s'épanche / Tour à tour la tristesse ou la joie. / Un air tour à tour langoureux ou frivole / Que mon amoureux chéri joue, / Et quand je m'approche de la croisée / Il me semble que chaque note s'envole / De la flûte vers ma joue / Comme un mystérieux baiser".
El último poema musicado es "L'Indifférent" en el que la protagonista describe melancólicamente la atracción experimentada ante la visión de un atractivo y ambiguo rostro, y la incapacidad de establecer con él algún tipo de contacto. Parece ser que Ravel sugirió que una parte de su personalidad estaba escondida en esta canción.
Este ciclo se suele cantar por sopranos o mezzos antes que por voces masculinas, que también lo han cantado. Para terminar, y como curiosidad, señalaremos que Ravel, en 1898, ya había compuesto una obra bajo este título, no tuvo éxito, se trataba de la obertura de una ópera que se iba a titular "Shéhérazade", finalmente la ópera quedó en un proyecto y Ravel no compondría nada más allá de la obertura.
-LA VERSIÓN-
Los audios pertenecen a una grabación efectuada por Victoria De los Ángeles y la Orquesta de la Société des Concerts du Conservatoire bajo la dirección de George Prêtre en el año 1962.
- LOS TEXTOS -
1. ASIE
Asie, Asie, Asie.
Vieux pays merveilleux des contes de nourrice
Où dort la fantaisie comme une impératrice
En sa forêt tout emplie de mystère.
Asie,
Je voudrais m'en aller avec la goëlette
Qui se berce ce soir dans le port
Mystérieuse et solitaire
Et qui déploie enfin ses voiles violettes
Comme un immense oiseau de nuit dans le ciel d'or.
Je voudrais m'en aller vers des îles de fleurs
En écoutant chanter la mer perverse
Sur un vieux rythme ensorceleur.
Je voudrais voir Damas et les villes de Perse
Avec les minarets légers dans l'air.
Je voudrais voir de beaux turbans de soie
Sur des visages noirs aux dents claires;
Je voudrais voir des yeux sombres d'amour
Et des prunelles brillantes de joie
En des peaux jaunes comme des oranges;
Je voudrais voir des vêtements de velours
Et des habits à longues franges.
Je voudrais voir des calumets entre des bouches
Tout entourées de barbe blanche;
Je voudrais voir d'âpres marchands aux regards louches,
Et des cadis, et des vizirs
Qui du seul mouvement de leur doigt qui se penche
Accordent vie ou mort au gré de leur désir.
Je voudrais voir la Perse, et l'Inde, et puis la Chine,
Les mandarins ventrus sous les ombrelles,
Et les princesses aux mains fines,
Et les lettrés qui se querellent
Sur la poésie et sur la beauté;
Je voudrais m'attarder au palais enchanté
Et comme un voyageur étranger
Contempler à loisir des paysages peints
Sur des étoffes en des cadres de sapin
Avec un personnage au milieu d'un verger;
Je voudrais voir des assassins souriant
Du bourreau qui coupe un cou d'innocent
Avec son grand sabre courbé d'Orient.
Je voudrais voir des pauvres et des reines;
Je voudrais voir des roses et du sang;
Je voudrais voir mourir d'amour ou bien de haine.
Et puis m'en revenir plus tard
Narrer mon aventure aux curieux de rêves
En élevant comme Sindbad ma vieille tasse arabe
De temps en temps jusqu'à mes lèvres
Pour interrompre le conte avec art...
2. LA FLÛTE ENCHANTÉE
L'ombre est douce et mon maître dort
Coiffé d'un bonnet conique de soie
Et son long nez jaune en sa barbe blanche.
Mais moi, je suis éveillée encor
Et j'écoute au dehors
Une chanson de flûte où s'épanche
Tour à tour la tristesse ou la joie.
Un air tour à tour langoureux ou frivole
Que mon amoureux chéri joue,
Et quand je m'approche de la croisée
Il me semble que chaque note s'envole
De la flûte vers ma joue
Comme un mystérieux baiser.
3. L'INDIFFÉRENT
Tes yeux sont doux comme ceux d'une fille,
Jeune étranger,
Et la courbe fine
De ton beau visage de duvet ombragé
Est plus séduisante encor de ligne.
Ta lèvre chante sur le pas de ma porte
Une langue inconnue et charmante
Comme une musique fausse.
Entre! Et que mon vin te réconforte...
Mais non, tu passes
Et de mon seuil je te vois t'éloigner
Me faisant un dernier geste avec grâce
Et la hanche légèrement ployée
Par ta démarche féminine et lasse...